le capitaine de vaisseau Max Guérout est ancien officier de la Marine nationale et vice-président du Groupe de Recherche en Archéologie Navale (G.R.A.N) qui se consacre aux fouilles sous-marines depuis 1980.
Le commandant Max Guérout, après avoir rappelé les actions de l’Unesco pour que l’on se souvienne de l’esclavage, nous situe le projet qu’il a lancé en 2004, afin de mieux faire connaître ce qui s’est passé au 18éme siècle sur l’île de Tromelin. Deux campagnes de fouilles s’y sont déroulées la première en 2006, la seconde en 2008.
L’île de Tromelin, d’une surface de 1 kilomètre carré, se situe dans l’Océan Indien au nord de Maurice. Elle fut découverte en 1725 par le navire La Diane commandé par Monsieur de la Feuillée et baptisée » île des Sables « . Elle relève actuellement des terres australes et antarctiques françaises et porte une station météorologique.
Le naufrage de l’Utile. Cette flûte de la marine royale a été vendue à la Compagnie française des Indes Orientales pour le commerce dans les Mascareignes. Partie le 17 novembre 1760 de Bayonne elle arrive à l’Ile de France (aujourd’hui Ile Maurice). Le 31 juillet 1761 l’Utile, commandée par le capitaine Lafargue et transportant des esclaves provenant de Madagascar fait naufrage sur l’île de Sable (Tromelin), 80 esclaves et 18 membres de l’équipage sont noyés les autres vont s’organiser sur l’île. L’équipage (123 blancs) avec le second Castellan du Vernet, s’embarque sur une embarcation de fortune pour Madagascar avec promesse de revenir chercher les 60 esclaves qu’il laisse derrière lui. La France est alors en guerre. Rien n’est donc tenté pour rechercher et sauver les naufragés.
Ce n’est qu’en 1776 que le chevalier de Tromelin, commandant la corvette La Dauphine, récupèrera 7 femmes esclaves et un enfants de huit mois.
Le but du projet » Les esclaves oubliés » est de, non seulement évoquer l’histoire de ces hommes et de ces femmes, mais aussi de comprendre comment certains ont réussi à survivre pendant 15 ans.
Tout d’abord l’équipe dirigée par la commandant Max Guérout a effectué une fouille archéologique sous-marine au niveau et aux abords de l’épave de l’Utile (150 h de plongée difficiles sous des déferlantes) et aussi des recherches archéologiques sur terre pour retrouver les traces de l’organisation mise en place par les esclaves pour survivre en attendant d’hypothétiques secours.
En 2008 la nouvelle campagne a permis d’approfondir les conditions d’organisation sociale par l’étude géomorphologique de l’île
Max Guérout nous a présenté de nombreuses photos très bien commentées sur les fouilles et les objets découverts avant de conclure ; » ces fouilles prouvent que les personnes que l’on mettait en esclavage étaient capables de survivre « .